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Saint-Quentin au Moyen Âge, l’éclat d’une cité commerçante

Publié le 05/09/2023

Pour l'édition 2023 des Journées Européennes du Patrimoine, Saint-Quentin propose un temps fort et festif avec l'installation d'un village médiéval sur plus de 10.000 m² au parc des Champs-Elysées afin de vous plonger au cœur du Moyen-Age. Plusieurs compagnies et associations seront présentes et vous proposeront des spectacles, démonstrations de cuisine médiévale, animations et ateliers accessibles à tous (gratuits et sans réservation) ! Vous trouverez également de quoi vous restaurer sur place façon Moyen-Age ! Le programme détaillé des JEP et du village médiéval sera disponible à l'Office de Tourisme (3 rue Emile Zola / tourisme@saint-quentin.fr / 0323670500).

Saint-Quentin au Moyen Âge, l’éclat d’une cité commerçante

Au Moyen Âge, Saint-Quentin se développa aussi bien sur le plan économique que politique. Retrouvez l'histoire de la ville au cours de l'ère médiévale.
Par la rédaction

Temps de lecture:6 min

Que savez-vous du Moyen Âge à Saint-Quentin ? Si la ville est réputée pour son côté Art Déco, elle doit aussi beaucoup à l’architecture gothique. La période médiévale est effectivement celle où Saint-Quentin a prit son essor. En quelques siècles, elle est devenue un centre religieux et économique de premier plan. Redécouvrez l’histoire de la cité avec ce rapide tour d’horizon qui vous emmène à Saint-Quentin au Moyen Âge !

L’évolution de Saint-Quentin au Moyen Âge

Le développement du monastère

La ville de Saint-Quentin doit son nom au martyr chrétien Quintinus, qui vécut vers la fin du IIIe siècle. La dévotion pour ce saint devint si importante qu’une communauté religieuse s’installa aux alentours de la chapelle qui abritait ses reliques. Au XIIe siècle, le monastère accueillait environ 200 membres. Il devint par la suite un collège de chanoines. Petit à petit, une ville se bâtit autour du monastère, devenant la ville de Saint-Quentin. Les chanoines décidèrent alors de la construction d’une collégiale, qui leur permettrait de recevoir plus de pèlerins. Entamé au XIIe siècle, le chantier se poursuivit jusqu’au XVe siècle, soutenu par les rois de France, notamment Louis IX et Louis XI. La collégiale servit à asseoir la puissance de la cité à l’époque médiévale, lorsque celle-ci était à la fois un centre religieux de premier plan et un carrefour commercial stratégique.

Saint-Quentin, au carrefour des foires médiévales

Comme Amiens ou Beauvais, Saint-Quentin fut l’une des « villes drapantes » du royaume durant l’ère médiévale. Son industrie reposait en grande partie sur le textile, avec la confection de draps en laine. En plein cœur d’une région agricole riche, la ville bénéficie aussi d’une position avantageuse en matière de négoce. En effet, Saint-Quentin se trouvait alors près de la frontière nord du royaume de France, au carrefour des foires de Champagne et de Flandres. La ville possédait d’ailleurs aussi sa propre foire. Le Moyen Âge offrit à Saint-Quentin un véritable âge d’or en matière de rayonnement culturel et économique. La ville dut d’ailleurs se doter de nouveaux remparts, tant la population s’était développée : entre 12 000 et 15 000 habitants au XIVe siècle.

Les enjeux politiques du Vermandois

 

Saint-Quentin au Moyen Âge est aussi synonyme de pouvoir politique. La ville est effectivement la capitale des comtes du Vermandois. En 1080, les bourgeois de la ville obtiennent une charte communale. Celle-ci leur accorde droits et privilèges dans la gestion de la ville. Elle est confirmée en 1195 par Éléonore de Vermandois et le roi Philippe Auguste. En 1214, Saint-Quentin est rattaché au domaine royal. Cette décision impacta durablement la ville et lui fit gagner encore en importance. Toutefois le XIVe et le XVe siècle furent moins cléments pour la ville de l’Aisne. Saint-Quentin devient une forteresse prise dans les conflits opposant la France à l’Angleterre. La famine guette et la peste se déclare entre les murs. Près de la moitié de la population en sera victime. En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, Saint-Quentin revient définitivement au royaume de France.

L’architecture médiévale à Saint-Quentin

La basilique Saint-Quentin

De la collégiale à la basilique

La construction de la collégiale s’étale sur quatre siècles. Débutée en 1170, elle ne s’est achevée qu’en 1487. En cause, les guerres et les soucis financiers qui ponctuèrent la période médiévale à Saint-Quentin. Il fallut également mener des travaux de réparation et de consolidation, notamment des piliers du chœur. Le roi Louis XI fit d’ailleurs une donation afin de reconstruire une partie du transept, qui menaçait de tomber en ruines. Le projet de façade, lui, dut finalement être abandonné. En 1840, la collégiale figure sur la liste des Monuments Historiques. Trente-six ans plus tard, le pape Pie IX lui accorde le titre de basilique, qu’elle porte toujours aujourd’hui.

Un condensé de l’architecture gothique

 

La basilique Saint-Quentin mesure 123 mètres de long pour une hauteur sous la nef de 34 mètres. Ces dimensions en font le deuxième édifice gothique le plus vaste de Picardie, après Notre-Dame d’Amiens. Sa construction, étalée dans le temps, s’est nourrie de toutes les évolutions de l’art gothique. Les arcs-boutants, par exemple, évoquent le gothique classique. Le style du chœur, bâti au début du XIIIe siècle, rappelle d’ailleurs celui de la cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais de Soissons. Les éléments de la nef et le croisillon sud relèvent, eux, plutôt du gothique flamboyant qui avait cours au XVe siècle.

L’hôtel de ville

Le symbole de la commune

 
 
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Si la charte communale de Saint-Quentin date de 1080, la construction de l’hôtel de ville n’a débuté qu’en 1331. Auparavant, les notables se réunissaient dans un édifice surnommé la Maison du Plaid. De tous les artisans qui ont participé à ce projet, un seul nom nous est parvenu. Il s’agit de Noël Collard, un architecte originaire de Valenciennes. Au service du roi Louis XI, il avait été dépêché spécialement par celui-ci sur le chantier de la collégiale. Le chantier s’est poursuivi jusqu’en 1509, d’après une inscription laissée sur la façade par un chanoine de Saint-Quentin.

Une façade unique

L’hôtel de ville de Saint-Quentin constitue un exemple parfait d’architecture civile médiévale. L’influence flamande s’y fait sentir, avec sa répartition sur trois niveaux. Les emblèmes de Saint-Quentin et du Vermandois, ainsi que des familles nobles des environs, y figurent. La façade de l’hôtel de ville est surtout célèbre pour les nombreuses sculptures qui la décorent. En effet, celles-ci dressent un portrait vivant de la société de l’époque ! Entre le Maire et le Bouffon, vous apercevrez, entre autres, le Greffier, l’Écuyer, ou encore le Tonnelier. Leurs attitudes font de la façade un véritable spectacle à contempler.

3 personnalités de Saint-Quentin au Moyen Âge

  1. Raoul 1er de Vermandois

    Petit-fils du roi Henri 1er, Raoul 1er fut comte de Vermandois, d’Amiens et de Valois. Ses liens avec la famille royale le menèrent au premier plan de la vie du royaume. Ainsi, son cousin, Louis VI, le fit sénéchal de France en 1131. Son successeur, Louis VII, le désigna ensuite co-régent du royaume de France au moment de partir en croisade. En 1142, il épousa la sœur d’Aliénor d’Aquitaine, Pétronille, et mourut dix ans plus tard.

  2. Dudon de Saint-Quentin

     

    Ce chanoine originaire de Saint-Quentin a vécu entre le Xe siècle et le XIe siècle. Membre de la collégiale de Saint-Quentin, il est envoyé comme ambassadeur en Normandie. Là, le duc Richard 1er lui commande une Histoire des Normands. Dudon de Saint-Quentin y travaillera plusieurs années, mettant en récit les exploits du duc et de ses ancêtres vikings. Si son texte fait l’apologie de Richard 1er, il reste une source historique importante sur l’histoire de la Normandie.

  3. Jean Mouton

    Né en 1459, Jean Mouton fait ses études à Saint-Quentin. Il est ordonné prêtre puis exerce au sein de la cathédrale Notre Dame d’Amiens. Il finit par entrer au service du Roi en tant que chanteur. Devenu le musicien favori d’Anne de Bretagne, il compose de nombreuses pièces musicales, dont une centaine de motets. Sa réputation s’étend jusqu’en Italie. Élu chanoine à Saint-Quentin en 1518, il y meurt en 1522.

De la basilique à l’hôtel de ville, Saint-Quentin garde encore des traces de son passé médiéval. N’hésitez pas à partir à leur découverte le temps d’un week-end.

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